jeudi 10 mai 2012

De mes pérégrinations à Tôkyô (jour 2)

Allez, on reprend le récit de mes passionnantes aventures à Tôkyô !

Jour 2, donc. Je me réveille le matin en ayant très froid au bout du nez, comme toujours pendant l'hiver. Je fais un peu ma geek dans ma chambre (mais juste un peu seulement parce que voilà, j'suis à Tokyo quoi!), je remarque qu'il a l'air de faire très beau dehors, je me lève, je vais prendre une douche en utilisant la glaciale salle de bain de mes hôtes (j'ai cru que mes pieds allaient congeler quand je les ai posés sur le carrelage à côté de la baignoire...), et après avoir pris le petit déjeuner avec mes adorables hôtes, qui m'invitent à la fête qu'ils donnent chez eux le soir-même, je sors de l'appartement, et je hume à nouveau l'air frais de Tokyo. Ô joie, il fait beau, pas un nuage dans le ciel, le séjour s'annonce bien ! 

L'endroit où habitent mes hôtes est super chouette, très calme, très joli, et à dix minutes à peine de Shinjuku en train - et ils habitent pile poil entre deux gares, cinq minutes de marche pour l'une et cinq minutes pour l'autre. Que demande le peuple ? 

Je m'en vais donc prendre mon train, un peu en retard, parce que j'ai rendez-vous à Shinjuku avec Conny et Tilo, mais pas vraiment inquiète vu la tendance qu'ils ont à être systématiquement en retard eux aussi. Résultat, lorsque j'arrive à Shinjuku (l'énoooorme gare de Shinjuku), je reçois un message qui me dit qu'ils n'arriveront que dans une vingtaine de minutes. Ça tombe bien, il y a le bâtiment Docomo pas loin qui me supplie de m'approcher pour le photographier, ce que je fais. Mais d'abord, je photographie la gare de Shinjuku, ça vaut le coup d’œil. 

Quand je vois ce genre de rue, je me dis, oh oui, ma Sana, tu ES à Tokyo.
Après avoir fait ma touriste, ce qui prend vingt bonnes minutes, je m'en retourne vers la gare pour attendre Connyponny et Tilowilo. Ils arrivent enfin, on s'arrête dans un combini pour acheter quelque chose à manger, et hop, nous voilà partis pour notre premier raid tokyoïte : la mairie. Enfin, l'hôtel de ville. Ou plutôt officiellement, le Siège du Gouvernement Métropolitain de Tokyo. Comme c'est trop long, on dit mairie et c'est réglé. D'ailleurs, vous en voyez un bout sur la photo du dessous, ce sont les deux tours qui dépassent. 

Bon alors, évidemment, la mairie de Tokyo, c'est encore tous mes trips d'otaku qui reviennent à charge. Mais comme Tokyo dans son entièreté est peuplée de mes trips d'otaku, je vais essayer de vous épargner les moins gros (parce que voilà, à Ikebukuro, désolée, mais je ne pourrai pas éviter de parler de Durarara...). Bref, la mairie de Tokyo, outre qu'elle constitue un kekkai dans X et le QG du clan de Kanoe, et aussi l'endroit où mon petit chéri de Fye devient un vampire (ah ben j'en ai parlé quand même finalement, oups), c'est aussi un bâtiment déjà vachement classe de l'extérieur, et d'où on a une vue sublime une fois à l'intérieur. 

La mairie de Tokyo, c'est grand. Très grand. 
Quand on est à côté de ce truc, on se sent un peu tout petit. Mais l'ambiance est très chouette en même temps, parce que c'est un quartier où les voitures circulent peu (du moins du côté de l'entrée du bâtiment) donc c'est calme et agréable, un peu comme la Défense à Paris. 

Ça en jette, non ?
Le bâtiment pointu au milieu, c'est le bâtiment Docomo. Si vous avez de bons yeux (ou si vous faites un zoom sur la photo), vous verrez aussi la tour de Tokyo dans le fond, à droite du bâtiment Docomo et juste à gauche d'un rectangle noir, et si vous avez de très très bons yeux ou que vous êtes un addict du Rainbow Bridge comme moi, vous pouvez le voir touuut au fond, une petite tâche blanche. L'amas de bâtiments à gauche, c'est le quartier d'Ikebukuro (si je me plante pas). La photo ne représente qu'un quart du paysage urbain de Tokyo, puisque je l'ai prise à partir d'un des quatre côtés de la tour, mais de tous les côtés, c'est de la jungle urbaine à perte de vue. Certains aiment, d'autre pas... Je fais partie de ceux qui adorent ça. (Avec moi, c'est la jungle urbaine ou les grands espaces, mais pas entre les deux !)

Par temps dégagé, on peut voir le mont Fuji depuis la mairie de Tokyo... Eh bien mes amis, on l'a vu. Oui oui. Bon, pas très très bien, mais on l'a VU ! 

Vous verrez sans doute pas, mais c'est la masse blanche un peu à gauche sur la photo...
Bien sûr, on avait souhaité le voir mieux, mais enfin le voir, c'est déjà très bien, et puis il nous reste le voyage de retour pour bien l'apprécier dans toute sa splendeur ! Bref, après avoir flâné dans la mairie, on décide de redescendre, et nos chemins se séparent : mes amis veulent aller visiter le sanctuaire Meiji Jingu, et moi, je veux aller rôder au pied du bâtiment Docomo qui me fait de l’œil depuis que je suis arrivée le matin à Shinjuku. Nous nous séparons donc à la gare, et je continue mon voyage initiatique.

Le bâtiment Docomo, lui, il ne se rattache à aucun souvenir otaku en particulier. Pourquoi je l'aime particulièrement, alors ? Pour une raison toute bête, parce que je l'ai toujours vu dans le paysage pendant mes déplacements en Yamanote lors de mon premier voyage à Tokyo, voilà de ça quatre ans et demi, et que j'ai toujours rêvé de l'approcher un jour. Comme ça, c'est fait ! 

Je l'aime ce bâtiment, huhuhu.
Par superstition, je suis même allée jusqu'à le toucher, en me disant que ça me porterait chance. Bon, c'est pas comme si j'en avais manqué jusque là (à tel point que je sais même pas quel vœu faire quand on me dit que j'ai un cil sur la joue), mais autant mettre toutes les chances de son côté. 

Après avoir bien rôdé autour du bâtiment, il est déjà 16h, je décide de rentrer à l'appartement pour la petite fête que mes hôtes organisent. J'achète en passant de quoi faire des crêpes, et je rentre un peu fourbue, il faut bien l'avouer. Les premiers amis de David et Wakako sont déjà là, Dai, Keiko et leur fils Haruto, 9 ans, et on fait connaissance, ils ont l'air très sympa (il va falloir que je finisse par m'habituer à ne rencontrer que des gens sympas....). Pendant la discussion (en japonais généralement, parce que les amis de Dave et Waka ne parlent pas vraiment anglais), je comprends qu'ils font partie d'un club de jonglage, et que leur spécialité, c'est le kendama.

J'ai la flemme de décrire, voici donc ce qu'est un kendama.
Le but du jeu, c'est de réussir à faire sauter la boule et la faire atterrir dans les trois creux de chaque côté du bois. Vous pouvez aussi tenter de l'empaler sur le pic en bois à l'extrémité, il y a trou dans la boule qui le permet. Bref, moi, fabuleusement intéressée, je les vois se mettre à l'exercice, et peu de temps après, ils me proposent d'essayer, alors je saute sur l'occasion. C'était pas simple, mais je m'en suis assez bien sortie, à mon humble avis. Ensuite, ils font tourner des coussins sur leurs doigts, et d'autres trucs marrants : l'enfant des amis de Waka, surtout, du haut de ses 9 ans, est terriblement doué. David me confie en secret que c'est un gosse très intelligent, il n'y a qu'à écouter la façon dont il parle : quel gosse de neuf ans dit "arigatô gozaimasu" en entier ? Déjà qu'un gosse de neuf ans, ça dit rarement merci, alors merci dans la forme polie, faut le faire. 

Bref, je m'amuse bien avec Haruto, je papote avec les parents, d'autres amis arrivent, on parle tous ensemble, on mange des bonnes choses (dont des pâtes avec une sauce au poulpe et aux fruits de mer dont je me rappellerai probablement pour le restant de mes jours tellement c'était bon), une sorte de viande qui ressemble à du foie gras, je fais connaissance avec une autre amie de Waka, Saori, qui a l'air très énergique et qui est très amusante, je fais des crêpes, on passe une super soirée, et comme j'ai dit que j'aimais les okonomiyaki, Saori me propose de se retrouver quelques jours plus tard pour aller dans un restaurant de monjayaki, la version tokyoïte des okonomiyaki. Forcément j'accepte. 

Puis les invités quittent petit à petit la maison, et je me retrouve avec Waka et Dave à boire un thé et à m'extasier sur le fait que tout le monde soit si extraordinairement sympa, par ici. C'était la première fois que j'utilisais Couch Surfing, et autant le dire tout de suite, j'avais un peu les boules, mais visiblement, je me faisais du souci pour rien, c'est bourré de gens ouverts et adorables. 

Du coup, quand je vais me coucher, ce soir-là, j'ai encore plus le cœur en fête que la veille ! (Et fallait le faire.)

On se retrouve plus tard pour le jour 3 !

vendredi 4 mai 2012

De mes pérégrinations à Tôkyô (jour 1)

Salut mes choux à la crème ! (Oui, j'ai commencé à travailler dans une boulangerie. Ça se voit ?).

J'espère que vous allez bien - et que vous ne m'en voulez pas trop de vous avoir abandonnés pour une oh, si longue période. A ma décharge, j'ai longtemps essayé d'élever la procrastination au rang de discipline olympique, et j'ai malheureusement vu tous mes espoirs s'écraser au sol quand j'ai été prise pour mon nouveau boulot (dont je vous dirai des nouvelles dans un prochain post !). Comprenez qu'entre ci et ça, je n'avais pas beaucoup de temps pour m'occuper de ce blog.

Oui, vous pouvez dire que je suis paresseuse, aussi. Je ne me fâcherai pas. 

Bref, qu'avons-nous au menu, ce soir ? On a la plus grande métropole du monde, Tokyo, et moi, minuscule fourmi m'émerveillant au moindre de ses carrefours. On a la rencontre d'une ville aux gratte-ciels gigantesques et d'une fille qui n'aime pas les demi-mesures. On a une histoire d'amour, en gros. (Et comme mon histoire d'amour avec Tôkyô est plutôt rock, j'ai changé la musique de votre lecteur en haut à droite, n'hésitez pas à cliquer dessus pour que la douce voix de Steven Tyler se glisse dans vos oreilles pendant que vous savourerez le récit de mes aventures tokyoïtes.)

Tôkyô, mes amis. Toukyou. とうきょう。東京。La plus grande aire urbaine de ce monde, si en croit Wikipédia (et je peux vous dire qu'une fois qu'on est dedans, on a pas trop de mal à y croire).

Mon voyage commence à se préparer dans ma tête le jour où l'une de mes amies me dit : "Hé Sana ! Je viens te voir au Japon, j'arrive le 18 février !". Moi bien contente, vous pensez, je me dis, "super, j'achète un ticket de bus pour le 17 février, ça me fera un cadeau d'anniversaire de moi à moi, comment me remercier ? je vais chercher Jyô à l'aéroport et pendant une semaine, NOUS SERONS LES MAÎTRESSES DE TOKYO !". Dans les grandes lignes.

Bon, le plan a été un peu modifié lorsque Jyô s'est rendue compte trois jours avant de partir que son passeport n'était plus valide... Il a donc fallu que je devienne la maîtresse de Tokyo sans elle, mais par un heureux hasard fait exprès, mon amie allemande Cornelia et son petit copain Tilo s'étaient dit que "Tokyo, c'est pas mal, et si on prenait le bus ensemble pour y aller ?". Aussitôt dit, aussitôt fait. Un petit tour par la gare de Nagoya pour acheter les tickets, et j'avais devant moi le début de mon rêve.

J'aurais bien aimé garder les tickets avec la date de mon anniversaire, mais il a fallu les donner au contrôleur...
Le vendredi 17 février, du haut de mes tout frais 23 ans, je me réveille dans un état de surexcitation extrême. Voyage en bus depuis Nagoya jusque Tokyo : Fuji-san it is ! Le ciel à Nagoya est d'un bleu insolent, ça augure bien pour le voyage. Le bus est à 8h30, nous partons donc à 7h pour être SÛRS de ne pas avoir de retard. (Le voyage jusqu'à la gare de Nagoya ne prend qu'une demi-heure mais qu'importe.)

Notre bus trouvé, nous qui avons déjà vécu l'expérience de partir à Kyôto avec un bus blindé de monde, nous avons la surprise de découvrir que nous sommes deux pelés et trois tondus à prendre celui pour la capitale. Tant mieux, c'est toujours sympa de voyager dans le calme, et ça fait moins de gens qui vous fixent comme des aliens.

Mes amis m'offrent des cadeaux d'anniversaire surprise (oui, vous me direz, normalement, des cadeaux d'anniversaire, c'est toujours surprise...) dans le bus, juste après le démarrage, et c'est ainsi que commencent nos six heures de voyage. Bien sûr, il y a le shinkansen (version japonaise du TGV) qui relie Tokyo à Nagoya en une heure environ, mais qui coûte environ 4 fois plus cher, donc on a opté pour le bus. Et puis, j'aime bien les longs voyages, moi, regarder les paysages défiler, ça me plaît. Le temps est radieux, ça s'annonce bien pour le Fuji-san ; il a intérêt à se montrer, ça fait depuis qu'on a acheté les tickets qu'on gagatise sur lui, avec Conny.

On passe par de magnifiques paysages, on espère voir le Fuji-san à chaque tournant, et enfin, on découvre sur le panneau électronique du bus le nom du prochain arrêt : Toumei Fuji, qui sert aussi d'arrêt pipi sur l'aire d'autoroute. Malheureusement, les gros nuages qui s'amoncellent teintent notre enthousiasme d'inquiétude... 


Après quelques tournants entre deux montagnes, il faudra se résigner : le Fuji-san, ça ne sera pas pour cette fois. En revanche, pour se faire pardonner de nous priver de la vue du symbole du Japon, mère Nature nous offre, pile poil au moment de l'arrêt sur l'aire d'autoroute, une fabuleuse tempête de neige. (Oui oui, on était partis le matin avec un grand soleil.) Bon, on aura pas vu le mont Fuji, mais ça fait quand même un beau cadeau d'anniversaire !


T'as vu maman, je mets bien mes lunettes et tout !
 Ensuite, on reprend la route. On traverse des paysages où il y a déjà dix centimètres de neige au sol, on traverse des montagnes et tunnel, et pop, on débouche d'un coup de l'autre côté du mauvais temps comme si rien ne s'était passé. Et c'est sous un magnifique soleil qu'on débarque à Tokyo. 


Hahaha, c'est qui qui se la pète hein ??

Tokyo, c'est grand. C'est impressionnant, même. On n'est plus à Nagoya avec ses trois pauvres gratte-ciels, là ! (Oh comment je bave sur ma ville, c'est pas beau.) Mais un truc qui est plus qu'impressionnant, à Tokyo, qui est carrément terrifiant, c'est les lignes ferroviaires. Et on est forcés de s'y frotter tout de suite en arrivant, puisque Conny et Tilo ont rendez-vous à Ikebukuro et que moi je dois me rendre à une gare dont j'ai oublié le nom. Entre toutes les lignes différentes, l'équivalent du métro, l'équivalent du RER, l'équivalent des zones, bref, on est pas sortis de l'auberge. Heureusement, c'est au début que c'est flippant : après, c'est agréable. Sans compter qu'à Tokyo, pour se déplacer un peu partout, il y a la ligne Yamanote, et j'aime cette ligne, oh oui, je suis une addict de cette ligne. (Et si vous trouvez ça bizarre, c'est que vous n'avez jamais entendu parler des densha otaku, ces gens qui vont jusqu'à apprendre par coeur les horaires de chaque train, juste parce que ça les botte. Je n'en suis pas à ce stade, je vous rassure.)


La Yamanote, c'est une grande histoire d'amour. Pourquoi ? Parce que déjà, on la retrouve dans pas mal de mangas et que je suis une sale otaku. C'est dans la Yamanote que Light cherche à piéger Raye Penber, c'est dans la Yamanote que Naru s'endort sur l'épaule de Keitaro, c'est la ligne Yamanote qui est un des kekkai de Tokyo dans X de Clamp... Bref. Que des trips d'otaku. Mais pas que ! Il y a aussi le fait que, quand on prend la Yamanote, il y a ces adorables petites musiquettes qui vous signalent quand un train arrive et quand il s'en va. Et elles sont franchement adorables. 

Gare de Tokyo


Gare de Yûrakuchô




Je ne vous raconte pas comme je suis folle de ces musiques - rien que de les entendre, ça me fait des petits bonds hystériques dans le ventre. (Bon je sais que je suis un peu fofolle aussi, mais je vous jure qu'elles sont géniales!) Du coup, ça joue beaucoup (beaucoup) sur le fait que j'aime prendre le train à Tokyo. Ça, et aussi le fait que la Yamanote ne soit pas souterraine, et c'est toujours agréable de regarder par la fenêtre et de bondir subitement en s'exclamant comme le touriste qu'on est : "oooooh la tour de Tokyo !! Oooooh le bâtiment Docomo !!! OOOOOH la MAIRIE !!!". 

Bref, après un peu d'hystérie en prenant la Yamanote, on arrive à Shinjuku, probablement l'endroit au monde où les gens défilent le plus à la minute (c'est effrayant, je vous jure), et l'endroit où nos chemins se séparent, à mes amis et à moi. Nous avons en effet décidé de tester un nouveau mode d'hébergement plutôt que de prendre un hôtel tout bête : on a donc fait appel à Couch Surfing, un site qui vous propose d'entrer en relation avec des gens qui sont prêts à vous héberger dans leur maison ou appartement pour quelques jours, en échange de quoi vous leur parlez de votre culture, vous leur faites à manger de chez vous s'il ont envie, etc. 

C'était la première fois que j'utilisais ce site donc j'étais un peu anxieuse, d'autant qu'en une semaine, je changeais trois fois d'hôtes. Ce soir-là, donc, je devais rencontrer mon premier couple d'hôtes, David et Wakako, couple américano-japonais. Stressant pour la geek que je suis, qui ne fait pas souvent connaissance avec le monde extérieur... 

Conny et Tilo allant dormir chez un autre hôte, je suis donc partie toute seule comme une grande à la gare où j'avais rendez-vous avec David et Wakako. Particulièrement stressée, d'autant qu'il s'était mis à pleuvoir et que l'endroit paraissait un peu glauque. Puis, après quelques coups de fils pour déterminer notre point de rendez-vous, je retrouve mes hôtes : génial, ils ont l'air charmants, la conversation démarre tout de suite (ce qui n'est pas le cas avec tout le monde, en général...). Ils m'emmènent en voiture chez une amie à eux pour qu'on fête tous ensemble mon anniversaire, avec du chirashi de luxe, un gros gâteau d'anniversaire sur lequel je dois souffler mes bougies, et même du champagne ! (Je n'ai pas osé leur dire que je n'aimais pas...) On rit ensemble, on s'amuse avec le piano électrique, on fait les débiles avec David, bref, une soirée mémorable, et en sortant de chez Mame-chan, l'amie de Wakako, il s'est remis à neiger. Wow, quelle journée pleine de bonnes choses !


Une super soirée d'anniversaire !
Pendant que je suis toujours émerveillée par le fait que ce soit possible de s'entendre si bien avec des gens qu'on vient à peine de rencontrer, Mame-chan nous ramène en voiture chez Wakako et David, un petit quartier résidentiel tranquille en plein Tokyo. Leur appartement est magnifique, sur deux étages, et j'ai même ma propre chambre avec le wifi, dont mes hôtes m'offrent gracieusement le code. Ils me donnent également une carte de train, le double de leur appartement et la clé de leur vélo à l'entrée si jamais j'en ai besoin. Wow !! Ça, c'est ce qui s'appelle être accueillant... 


C'est dans un futon bien confortable, et avec le droit de mettre le chauffage dans ma chambre (ce qui n'est pas négligeable, parce que si maintenant, il est fait 25° à 7h du matin, le 17 février, il avait quand même neigé plusieurs fois dans la journée) que je m'endors, les doigts de pieds en éventail, le coeur au paradis. 


Je vous raconterai bientôt le jour 2, si le premier vous a intéressé !
A plus les loulous !

 

mardi 14 février 2012

Du 14 février...

Salut tout le monde !

Ça fait bien longtemps que je n'ai rien posté par ici. On va se rattraper aujourd'hui, puisque c'est la Saint-Valentin, comme vous le savez tous. Eh oui, même au Japon, on fête la Saint-Valentin ! Toutefois, la façon de faire diffère largement de la nôtre en Europe.

Chez nous en Europe, Saint-Valentin signifie repas romantique entre couples, sorties, cadeaux, et tout ce qui va avec... ce qui ne saurait être plus éloigné de l'esprit de la Saint-Valentin d'ici, où le mot qui prime est "chocolat". Un vent d'excitation souffle sur tout le Japon, et la question s'inscrit dans tous les regards : est-ce qu'on arrivera à délivrer nos chocolats à l'être aimé ? (pour les filles) Est-ce qu'on recevra du chocolat, cette année ? (pour les garçons.)

Eh oui, le jour de la Saint-Valentin, ce sont les filles qui se mettent en frais pour les garçons. Qu'elles le préparent elles-mêmes ou qu'elles l'achètent, le but de l'opération est de réussir à donner au garçon qu'elles aiment une boîte de chocolat symbolique qui fera comprendre à l'heureux élu leurs sentiments. Par conséquent, les garçons les plus populaires (ou mêmes les filles...) se voient en général crouler sous les chocolats, ce jour-là.
Toutefois, comme le jeu manquerait un peu de piquant si ce n'était que pour l'être aimé, et comme tout le monde a envie de manger du chocolat ce jour-là, le traditionnel cadeau de la Saint-Valentin se voit décliné en trois catégories.

- Honmei Choco : "chocolat sérieux", littéralement, c'est le chocolat qu'on offre à son être aimé, celui dans lequel on met tout son cœur et toutes ses tripes, celui qui nous fera souffrir mille tourments.

- Le Giri Choco : "chocolat d'obligation morale", mot à mot, c'est le chocolat qu'on offre aux garçons pour qui on n'éprouve rien d'autre que de l'amitié, juste parce que c'est toujours sympa d'offrir et de recevoir des chocolats le jour de la Saint-Valentin, même si ça ne signifie rien.

- Le Tomo Choco : "chocolat d'amitié" ; celui-là, j'ai appris son existence il y a trois jours, alors que la maman de ma famille d'accueil m'expliquait que son fils était jaloux de sa grande sœur qui recevait beaucoup plus de chocolat de la part de ses amies que lui de la part des filles. Donc voilà, le tomo choco, ce sont les amies qui s'en offrent entre elles. C'est nettement moins embarrassant que d'en offrir aux garçons, dont la chose connaît un petit succès.



La Saint-Valentin, au Japon, c'est plus qu'une tradition, c'est carrément une institution. C'est une fête d'une importance capitale, qui se retrouve dans pléthore de manga et d'animes à tendance romantique. Elle a même tellement d'importance que les japonais, jamais à cours de ressources, ont réussi à créer un pendant à la fête : le White Day, le 14 mars.

Le White Day, qu'est-ce que c'est ? Fastoche. C'est le jour où les garçons qui se sont vu offrir du chocolat à la Saint Valentin offrent en échange un cadeau de remerciement aux filles qui leur en ont offert. Le cadeau est censé avoir une valeur trois fois supérieure à celui reçu le jour de la Saint-Valentin (elles perdent pas le nord, ces filles !). Toutefois, ce jour a quand même une importance moindre que celui de la Saint-Valentin. 

Et voilà, mes amis. Alors, à qui allez-vous offrir vos chocolats aujourd'hui ?

jeudi 5 janvier 2012

Tempête de neige à Kanazawa

Bien le bonjour mes amis, j'espère que vous allez bien ! Avant tout, je vous souhaite une bonne et heureuse année ! Akemashite omedetô gozaimasu, comme on dit par chez moi ! Sans oublier le "kotoshi mo yoroshiku onegai shimasu" : cette année encore, je compte sur votre bienveillance.

Question bienveillance de mes proches, l'année commence bien : heureuse surprise, en me levant cet après-midi (ben quoi ? C'est les vacances...) de découvrir dans ma boîte aux lettres une carte de Noël de la part de mes amis, et un colis bourré de victuailles bien françaises de la part de mes parents. Ainsi, c'est le cœur en fête devant tant de preuves d'amour que je vous écris mon article, qui a pour sujet une autre marque de totale bienveillance de la part de ma famille d'accueil : notre voyage à Kanazawa !

Mais ne brûlons pas les étapes, et commençons par le début, si vous le voulez bien. Au beau jour du mois de décembre, je reçois un mail de ma famille d'accueil, m'invitant à passer Noël et le Nouvel An avec eux, et me proposant en sus de les accompagner dans leur premier voyage de l'année pour profiter des onsens (sources d'eau chaude, pour ceux qui n'ont pas suivi) aux environs de Kanazawa. Bien sûr, je dis oui. Si j'avais su le nombre de dépenses hallucinantes que ça allait leur occasionner, je n'aurais peut-être pas dit oui aussi vite, mais sur le coup, je n'en avais aucune idée. 

Or, le papa d'Iwase-san étant tombé malade entre temps, vu qu'on devait y aller tous ensemble, je pensais que nos plans étaient tombés à l'eau, mais que nenni. Les parents d'Iwase-san n'ont pas pu venir (même si son papa allait mieux), mais le reste de la famille est venu, à savoir les deux parents et les deux enfants. Rendez-vous à la gare de Nagoya Eki à 13h20, pour prendre le train. Iwase-san me tend mon billet, et je manque d'avoir une attaque en regardant le prix de l'aller simple, qui vaut mon abonnement de métro mensuel... (et qui n'est QUE l'aller simple) et que je n'aurais jamais pu acheter par moi-même, donc (enfin, pas sans avoir de sérieux problèmes après). 

C'est donc éperdue de reconnaissance que je m'installe dans le train, mais je n'avais pas encore tout vu : Iwase-san ne tarde pas à me donner des photos que son papa a développé spécialement pour moi lors de notre dernier séjour à Gifu, puis, ayant appris que mon appareil photo, le bougre, était tombé en rade quelques jours avant, Iwase-san finit par me tendre un sachet avec leur ancien appareil photo dedans, comme neuf, avec batterie, et tout et tout. Incroyable. Je n'en trouve même plus mes mots pour les remercier (enfin, pas comme si les mots pouvaient suffire, de toute façon...).

Je teste donc mon nouvel appareil photo sur le chemin qui nous emmène à Kanazawa : trois heures de train, en passant par Ichinomiya, Gifu, Maibara, à côté du lac Biwa, que j'entrevois un instant, Fukui, jusqu'à notre destination, Kagaonsen, à côté de Kanazawa. Plus on s'en va vers le nord, plus les montagnes sont enneigées, et plus j'ai du mal à contenir mon excitation, en bonne amoureuse de la neige. 

Photo prise depuis le train
C'est entre Maibara et Fukui qu'il y a le plus de neige : les champs sont blancs, les montagnes sont blanches, et il fait très beau, donc un paysage superbe. Le seul bémol à ce voyage, c'est que ce n'était pas très facile de contempler la beauté du dehors en étant assis du côté couloir et en devant à chaque fois regarder et prendre des photos par dessus la tête du japonais installé à côté de moi (qui ne regardait même pas dehors, quel gâchis !). 

Lorsqu'on arrive à Kagaonsen, la neige a presque entièrement fondu, ce qui ne manque pas d'amener de la déception dans la famille Iwase, mais enfin, de courte durée : après tout, on va dans un ryokan (auberge traditionnelle japonaise) ! La ville, en plus de ça, porte le nom d'un personnage de Hikaru no Go (Kaga), mon manga préféré, avec les mêmes kanji et tout, donc je me dis que c'est de bon augure. On prend une petite navette qui nous emmène de la gare jusqu'à l'onsen, et en arrivant là-bas, on est assez estomaqués.

Gare de Kagaonsen
Une dame en kimono nous attend à l'entrée de l'établissement, en disant "Iwase-sama ?" (sama, quoi ! Comme si elle avait dit "Dame Iwase ?". Bon, je sais que c'est très courant au Japon pour les clients, mais tout de même, avec l'accueil devant la porte d'entrée, les courbettes et tout, on se sentait comme des rois). La dame en kimono nous a fait travers l'entrée (où il y avait un escalator, les gars ! Un escalator ! A la limite, dans un centre commercial, ça m'aurait pas choqué, mais dans un ryokan !) puis nous a fait nous installer dans un salon carrément luxueux, avec un piano à queue d'une côté, une vue sur le lac et les montagnes derrière, et une pâtisserie (de la pâte de haricot dans un biscuit de la texture d'un cornet de glace quand on les achète vides) et un thé pour nous faire patienter.

Le salon du ryokan
On prend nos mesures pour des yukata (pour les deux parents ça va, mais il faut prendre les mesures des enfants et la mienne, moi la gigantesque étrangère...), puis elle nous emmène dans la chambre 308, qui sera la nôtre pour la soirée. 

La chambre 308 ~
Quelle chambre, mes amis ! J'ai déjà dormi dans un ryokan, mais c'était trois ans auparavant, et j'avais oublié à quel point c'était impressionnant. Le sol en tatami, les chaises à même le sol avec le coussin dessus, les portes coulissantes avec du papier de riz, la petite terrasse intérieure avec deux fauteuils autour d'une petite table basse, et la terrasse extérieure avec la même vue sur le lac que dans le salon un peu plus tôt. Quelle magnificence ! J'adore les tatamis ! 

La petite terrasse intérieure et la montagne Hakusan en paysage :3
Notre hôtesse (celle en kimono, vous savez, qui nous a accueillis comme des rois à notre arrivée) entre dans la chambre toute agenouillée pour nous apporter les yukata à notre taille et nous demander quand est-ce qu'on prendra notre dîner. Il est décidé qu'on le prendra à 6h30, et comme on a du temps devant nous, hop, tous à l'onsen ! J'ai pas de photos parce qu'on ne pouvait pas en prendre, du coup je vous en mets des trouvées sur Internet.

D'abord, l'onsen intérieur, qui ressemblait pas mal à ça... baie vitrée avec vue sur le dehors et tout.
 Il n'y a plus que quelques onsen mixtes au Japon seulement, et celui-ci n'en fait pas partie : on dit donc au revoir aux garçons, et nous les filles, on entre dans le bain réservé aux filles. Au menu : se déshabiller, recouvrir sa nudité d'une minuscule serviette (pour les pudiques, sinon, c'est la serviette à la main et tant pis pour les regards), puis s'installer sur un bac pour se laver, se frotter, se rincer, et une fois qu'on brille comme un sou neuf, on peut entrer dans le bain. Chaud, le bain. Très chaud. 
Trop chaud, en fait, donc je ne tarde pas à en sortir pour aller profiter du rotenburo (la même chose que l'onsen, mais en extérieur) : avec deux ou trois degrés comme température extérieure, et une eau à 40 degrés environ, je ne vous raconte pas le délice. Être immergée jusqu'aux épaules dans l'eau chaude et sentir le vent frais vous caresser le visage, le regard perdu sur le lac et les reflets des lumières de la nuit, c'était vraiment une sensation extraordinaire. J'aurais pu y rester toute la nuit, mais l'eau chaude, ça creuse, et quand il a fallu sortir pour retrouver les garçons et aller manger, je n'étais pas malheureuse.

Le rotenburo, à l'extérieur, moins classe que celui sur cette photo, mais super sympa, du reste.
Et pourtant, je ne savais pas encore ce qui m'attendait, question repas. Mes amis, quel festin ! De ma vie, j'ai rarement mangé un repas aussi gargantuesque (et pourtant, je suis rarement en reste quand il s'agit de manger des quantités invraisemblables, je vous prie de me croire).Un menu tellement long que je ne pourrais pas vous le réciter sans oublier quelque chose, mais il y avait au menu : du crabe, des sashimis (avec des feuilles d'or dessus, car à Kanazawa, on aime mettre des feuilles d'or sur tout et n'importe quoi et les manger), une assiette à faire chauffer soi-même par dessus une sorte de cire en train de brûler, pour faire chauffer du boeuf, des poivrons et autres légumes, et des petites pommes de terre qui rissolent doucement ; une autre assiette à chauffer selon le même principe, avec une sorte de soupe dans lequel un morceau de canard et son gras attendent d'être mangés. Une assiette avec du carpaccio de saumon, du riz, évidemment (à faire chauffer selon le même principe qu'avant), de la soupe miso, des légumes marinés, du flan aux champignons, et d'autres petites friandises typiquement japonaises. Il y en avait tellement sur l'assiette que je ne savais même pas comment faire pour prendre mes baguettes sans tout renverser. 

Bon appétit bien sûr !
Mais bon, vous me connaissez : j'ai fini par tout manger - oui, tout ! Mon estomac est relié au néant - et j'ai même encore eu de la place pour le flan du dessert, du flan au thé avec une fraise dedans (un vrai délice...) et aussi pour manger celle du petit Yuu qui n'avait plus faim. Quel repas ! J'avais le ventre tellement gonflé que je n'arrivais même plus à m'asseoir normalement... Mais bon, un bon petit bain dans le rotenburo a fait passer ça bien vite ! 

Le maguro (thon) avec des feuilles d'or dessus. C'est-y pas classe ?
Au soir, une loterie organisée par le ryokan, où Yuu a été le deuxième à être tiré au sort, et a gagné... des bouteilles d'alcool. Mais enfin, ça servira toujours pour les grands. De même, à la sortie de la loterie, distribution de cannettes d'alcool de mangue ou de gingembre gratuites. On retourne dans nos chambres, où la télé, décidée à faire en sorte que tout soit vraiment parfait, diffuse le dernier film de mon chéri Ohno Satoshi, "Mô yûkai nante shinai", où je peux m'en prendre plein les yeux, car à la résidence, la télé me manque cruellement pour observer l'évolution des mes Johnny's préférés. 

Ohno-kun au moment du tournage de Maou, il y a 3 ans et demi... (depuis il a changé de coupe de cheveux malheureusement, mais je reste une hystérique totale de son look à cette époque, et d'ailleurs je ne connaissais pas cette image avant de la chercher pour vous (ce qui est intolérable, parce qu'il est vraiment canon dessus), et sérieusement, vous ne trouvez pas qu'il pue la classe ?) Bon ok j'arrête de faire ma fangirl. Revenons à nos moutons.
Les futons sont installés, les uns à côté des autres, il fait chaud dans la pièce, et mis à part le sommeil agité du petit Yuu, qui a réussi à venir se cogner la tête contre la mienne alors qu'il était à trois futons de moi, on passe une bonne nuit tranquille, pour se réveiller le lendemain à sept heures, et découvrir que la neige tombe à gros flocons dehors. Le temps d'aller déjeuner et d'aller prendre un bain rapide, elle s'est transformée en pluie, et je suis un peu déçue, parce que je voulais plus de neige, mais je ne sais pas encore à quel point le dieu qui veille sur moi va exaucer mes prières plus tard dans la journée.

Photo traditionnelle de mes pieds dans la neige...
 A neuf heures, on quitte le ryokan et on prend le train pour la ville même de Kanazawa. Un peu plus de neige qui tient au sol au long du trajet, et quand on arrive à la gare de Kanazawa, il neige à nouveau, à petits flocons. Le temps de prendre le bus pour notre destination, le vieux jardin japonais Kenrokuen, un des trois plus beaux jardins du Japon, la nouvelle neige vient recouvrir l'ancienne sur les toits des châteaux et les arbres. C'est déjà joli, mais quand on arrive à Kenrokuen, et que commence la vraie tempête de neige, je suis servie. Les jardins japonais sont déjà magnifiques, mais un jardin japonais recouvert de neige, c'est d'une beauté indicible. 

Kenrokuen
 La seule chose que je regrette amèrement, c'est d'avoir mis des converses au lieu de mes bottes en cuir, parce qu'elle ne tardent pas à être complètement détrempées, ainsi que les deux couches de chaussettes en dessous - et je vais devoir tenir encore toute la journée comme ça !

Eh oui, quand il neige, là-bas, il neige pas qu'un peu.
Mais qu'importe, parce que Kenroku-en est un jardin magnifique. On s'avance, on prend des photos, on regarde des fruits rouges recouverts de neige, une cascade ici, la plus vieille fontaine du Japon par là, une maison de thé, et on s'extasie sur les lanternes de pierre recouvertes de neige et sur la surface de l'étang qui gèle sous nos yeux, et qui ondule doucement quand Yuu y lance une boule de neige, avant de retrouver son immobilité, comme si rien ne s'était passé. 

C'est-y pas magnifique ?
La neige tombe tout le long de la visite, pour mon plus grand plaisir, mais quand on sort du jardin pour aller déjeuner dans le restaurant d'à côté, et que je peux enlever mes chaussures mouillées pour m'installer sur le tatami, ça fait plaisir aussi. Au menu : udon (des nouilles dans une soupe) au curry, première fois que je vois ça, mais rudement bon !

Après le restaurant, il faut remettre les chaussures, et on marche jusqu'à notre prochaine destination : le vieux quartier de Kanazawa, avec des rues qui me donnent l'impression que des membres du Shinsengumi (la milice du temps d'Edo) ou des geishas risquent de débarquer devant moi. Bon, le Shinsengumi, c'était peu probable, mais en parcourant la rue, et en s'arrêtant dans certains magasins avant d'en ressortir, je croise subitement une geisha sous son parapluie japonais, qui a l'amabilité, au plus fort de la tempête de neige, d'accepter de faire une photo avec moi. 

Oui, je sais, j'ai l'air de me les geler... (et pas que l'air, en fait.) Mais c'est classe non ?
On en croise aussi deux autres qui ne veulent pas s'arrêter parce qu'il neige trop, mais rien que de les voir, c'est quelque chose. D'après ce que me dit le père de ma famille d'accueil, c'est excessivement rare de pouvoir en croiser par ici, et j'ai vraiment une chance incroyable (mais ça, je le savais déjà). 

Après la visite du vieux quartier, qu'on décide d'abréger parce que la neige tombe toujours de plus en plus fort et que nos pieds sont de plus en plus glacés, on se réfugie dans un magasin où on peut graver ce qu'on veut dans une pierre transparente dont on peut choisir la forme : apparemment, c'est quelque chose de traditionnel par ici. Ça me permet surtout de rester une heure assise, chaussures, chaussettes, et vêtements mouillés enlevés. Il y a même des sèche-cheveux, pour la bonne marche de la gravure, et j'en profite pour y passer mes Converses quelques instants, et c'est toujours plus agréable de pouvoir remettre ses pieds dans des chaussures qui, à défaut d'être sèches, ne sont plus trempées comme avant. 

Et voilà que la journée s'achève : on retourne vers la gare en taxi (première fois de ma vie que je prends le taxi...), on prend un bentô à la gare avec des cris de délice (oui, les bentô, ça s'achète partout, mais les bentô de la gare, ça vous a vraiment une image particulière) et on s'installe dans le train de retour, où on pourra se reposer trois heures avant d'atteindre Nagoya, et rêvasser aux deux jours géniaux qu'on vient de passer. 

Une petite dernière pour la route : le vieux quartier de Kanazawa.
A la prochaine, mes amis !